L’activité boursière est un sujet assez délicat en Islam. Que pense cette religion en ce qui concerne l’achat des actions d’une entreprise cotée en bourse ?
Quelles sont les contraintes que les Musulmans doivent respecter pour spéculer légalement selon le principe de l’Islam ? Éléments de réponse à travers nos révélations.
Les formes de transactions interdites en Islam
En Islam, il existe 3 règles générales stipulant les transactions financières défendues par la religion islamique.
Al Ribâ est un terme qui désigne tout surplus ou avantage sans équivalent de services rendus lors d’une transaction. Parmi les principales catégories de Ribâ interdites par la Sounnah et le Qour’aane, citons le Rîbâ An Nasia qui est une somme payée pour l’usage de capitaux empruntés ou en contrepartie d’un rééchelonnement d’un règlement d’un emprunt.
Le Ribâ al Fadhl se définit comme une vente ou un échange de biens contre un autre de même nature avec un surplus.
Al Qimâr est une forme de contrat où les parties contractantes dépendent d’un événement aléatoire. Cette loi interdit les jeux de hasard et les paris avec mise en Islam.
Al Gharar est une transaction où l’acheteur ignore l’objet du contrat. Une vente dite Gharar concerne une transaction dont l’acheteur connaît peu de choses sur l’objet acheté. Il ne peut prouver ni l’existence, ni la quantité, ni la possibilité de la livraison de l’article.
Dans quelles circonstances un musulman peut-il acheter des actions d’une société cotée en Bourse ?
Un musulman et une musulmane peuvent devenir actionnaires d’une société cotée en Bourse puis revendre le titre en respectant certaines conditions.
L’activité principale de l’entreprise doit être légale. Si l’activité ne l’est pas, le musulman n’a pas le droit d’y être actionnaire. Dans le cas où l’activité principale de la société est licite, mais il arrive à la société de faire l’acquisition de biens de manière illicite, c’est le cas lorsque l’entreprise investit dans le compte épargne qui a recours à des emprunts à intérêt, l’acquisition de ce genre d’action est réalisable sous 2 conditions :
- Le trader musulman doit signifier par écrit à l’entreprise qu’elle ne lui délègue pas le pouvoir de réaliser ce genre de transactions. Cette démarche ne sera pas prise en considération, mais l’agissement suffit pour considérer le trader comme n’ayant pas pris part au péché.
- Une fois les dividendes perçus, l’actionnaire musulman doit évaluer la partie illicite et la donner aux pauvres. Le calcul se fait en se basant sur le rapport annuel en vérifiant le pourcentage du chiffre d’affaires obtenu par des financements illicites. Le trader retirera ce pourcentage de son dividende.
Cette opinion divise les croyants puisque des Oulémas affirment que si un investisseur musulman sait à l’avance qu’une société dont l’activité principale est licite réalise de façon secondaire à des investissements illicites, le trader n’a pas le droit d’acheter ce type d’action.
La vente des actions est également soumise à des règlements bien précis par la religion musulmane. Ainsi, il est interdit de revendre une action à un prix supérieur ou inférieur au prix de départ si le fonds rapporté par ses titres n’a pas encore été investi dans du matériel ou des marchandises. Ce n’est que lorsqu’une partie de l’argent rapporté a été investi que le boursicoteur pourra revendre l’action au prix du jour.
Le trader musulman titulaire d’actions boursières n’a pas le droit de revendre des titres qu’il a achetés tant que celles-ci ne sont pas entièrement en sa possession conformément à l’interdiction de la vente Al Gharar proscrite par le Coran.
En ce qui concerne les obligations, ces valeurs immobilières sont une fraction d’un prêt à intérêt. Ce type d’investissement est interdit en Islam.
Apparition d’un nouvel indice islamique à la Bourse de Londres
Selon une annonce effectuée le 29 octobre 2013 par le Premier ministre britannique de l’époque, un nouvel indice islamique est créé à la Bourse de Londres. Cette intervention qui a lieu durant le 9e forum économique du monde islamique à Londres est l’occasion de renforcer les liens financiers entre la Grande-Bretagne et le monde musulman.
Notons que l’indice des valeurs islamiques rassemble les sociétés correspondant au principe d’investissement traditionnel à l’islam. Au niveau mondial les premières obligations islamiques (Sukuk) s’élèvent aux environs de 200 millions d’euros. Comme c’est le cas pour les entreprises cotées en bourse appartenant aux indices islamiques, les obligations islamiques respectent les principes financiers de la religion musulmane qui interdisent notamment le paiement d’intérêt.